La Russie étudiera bien la demande de prêt de la banque centrale d’Islande, qui a fait l’objet de déclarations contradictoires tout au long de la journée. Imbroglio autour d’un prêt d’urgence. La Russie étudie actuellement une demande de prêt de la part de l’Islande. Ceci a été affirmé par le ministre des finances russe Alexis Koudrine, après de nombreux démentis et correctifs de la part des protagonistes. Mardi matin, la banque centrale d’Islande annonçait sur son site que la Russie acceptait l’octroi d’un prêt d’un montant de 4 milliards d’euros. Selon le communiqué, cette bonne nouvelle lui avait été annoncée par l’ambassadeur de Russie Victor Tatarintsev, et confirmée par le premier ministre Vladimir Poutine. Elle résultait selon le site de la banque centrale d’une négociation qui durait depuis plusieurs mois. Cette annonce a d’abord été vivement démentie par le vice-ministre des finances russe: «il n’y a eu aucune démarche officielle du côté de l’Islande en vue de l’octroi d’un crédit russe. Les négociations n’ont pas commencé et aucune décision en ce sens n’a été prise» indiquait Dimitri Pankin. Peu après, la banque centrale a indiqué que « les négociations commenceraient dans quelques jours ». Finalement Alexis Koudrine annonçait que le prêt sera bel et bien étudié : «Il existe une demande de l’Islande pour l’octroi d’un crédit, nous l’examinons», a-t-il déclaré à la presse. «Le résultat sera connu lorsque les négociations auront eu lieu».

Eviter une faillite nationale

Ce prêt aurait pour but d’augmenter les réserves de change de l’Islande et ainsi de stabiliser sa monnaie. En effet, un manque de devises a obligé la banque centrale à vendre de la couronne islandaise ce qui a entraîné une nette dévaluation de la monnaie. La couronne islandaise était en effet en chute libre en début de semaine face aux principales devises. Lundi elle a chuté de 24% face à l’euro, passant de 131 couronnes pour un euro il y a un mois, à 191 lundi. Cette baisse à incité la banque centrale à fixer un taux fixe de 131 couronnes l’euro. Avec des taux d’intérêts avoisinant les 15% et un taux d’inflation de 14% en septembre, l’Islande connait de graves difficultés du fait des difficultés du système financier qui pèse huit fois le PIB islandais. Le premier ministre du petit pays nordique, Geir Haarde, a même évoqué la possibilité d’une faillite nationale. Victime de la pire crise financière de son histoire récente, l’Islande a adopté lundi une série de mesures législatives extraordinaires donnant entre autres le pouvoir à l’État de nationaliser les banques du pays menacées de faillite. Une faculté qui a été utilisée quasi immédiatement lundi. la banque Landbanski a ainsi été nationalisée par l’Etat, ce qui fait suite à la prise de participation du gouvernement dans 75% de la banque Glisnit. La banque Kaupthing a également obtenu un prêt de 500 millions de d’euros de la banque centrale. La Russie et l’Islande sont des pays amis qui font partie du Conseil arctique formé en 1993. Ceci intervient alors que la Russie est elle-même sujette à une grave crise, qui affecte ses places boursières depuis près de trois mois. Le ministre des finances Alexis Koudrine a notamment annoncé mardi l’injection de 36 milliards de dollars afin de renforcer le capital des banques russes.