Un quart des violences volontaires constatées en France en 2007 sont des violences conjugales, selon une étude de l’Observatoire national de la délinquance. Les violences sur les femmes seraient plus fréquentes en région parisienne, dans le nord, le sud et outre-mer. En 2007, 47 573 faits de violences conjugales sur les femmes majeures ont été enregistrés par la police et la gendarmerie, soit 31% de plus qu’en 2004, précise l’Observatoire national de la délinquance (OND) dans une étude publiée mardi 8 juillet. Cette hausse ne s’explique pas par une augmentation du phénomène mais par un plus grand nombre de plaintes favorisé par des campagnes publiques et une évolution de la législation qui a durci la répression de ces faits et étendu leur définition. Les violences exercées par un ancien conjoint sont en effet depuis 2006 considérées comme violences conjugales au même titre que celles exercées par un conjoint. L’OND, remarquant que ces faits font traditionnellement l’objet de peu de plaintes, a affiné l’étude en utilisant l’enquête dite de “victimation” faite par l’Insee auprès des femmes de 18 à 60 ans, réalisée par questionnaires auprès d’un échantillon de plusieurs milliers de femmes. Il arrive ainsi au chiffre de 410 000 femmes déclarant en 2007 avoir subi des violences de leur conjoint ou ex-conjoint en 2005 et 2006, soit 2,3% des femmes de cette tranche d’âge. Donc, seuls environ 21% des faits donneraient lieu à une plainte, conclut l’OND. Pour les faits dénoncés à la police et la gendarmerie, c’est la Creuse qui enregistre le plus faible nombre de cas par rapport à sa population féminine (6,1 pour 10 000 femmes). La Seine-Saint-Denis est celui qui détient le record inverse avec 50,1 faits pour 10 000 femmes. La moyenne nationale étant de 18,7, trois autres départements sont en-dessous de 10 (Vendée, Maine-et-Loire, Ain). Les départements enregistrant des taux supérieurs à 20 sont les Bouches-du-Rhône (25,3), les départements d’outre-mer et du nord comme le Pas-de-Calais (23,2%). Le taux dépasse 30 en Guyane, Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise. Même si ces différences peuvent s’expliquer par une appréhension différente du phénomène par les autorités, “il serait difficile de soutenir que le taux de 50,1 de la Seine-Saint-Denis en soit pas en partie le révélateur d’un phénomène social”, déclare l’OND dans son étude. L’étude confirme également que le phénomène de violences conjugales exercées par les femmes sur les hommes est loin d’être négligeable. L’enquête de “victimation” de l’Insee conclut que 127.000 hommes de 18 à 60 ans, soit 0,7% de cette tranche d’âge, ont été victimes de leurs conjointes ou ex-conjointes en 2005 et 2006. Il y a très peu de plaintes, encore moins que chez les femmes, dit l’OND. La gendarmerie a recensé en 2007 2317 faits de violences sur hommes majeurs par conjoints. La police ne recense pas le phénomène.