Publié le : 15 septembre 20218 mins de lecture

Depuis la nuit des temps, l’Homme a toujours rêvé de voyager dans l’espace. Des ingénieurs avec leurs rêves et leur génie, travaillaient déjà sur des projets qui permettraient, un jour, à l’être humain de voler dans le ciel. Il faudra cependant attendre le milieu du 20ème siècle pour qu’enfin la grande aventure spatiale puisse se réaliser. Cette conquête fût un enjeu énorme pendant la guerre froide. Les Américains et les Soviétiques espéraient en tirer un enjeu majeur pour imposer une victoire définitive à la partie adverse.

L’URSS a pendant de nombreuses années obtenue une longueur d’avance technologique sur les Etats-Unis. Le 4 octobre 1957, elle lança le premier satellite Spoutnik, mis sur orbite par la fusée R-7, conçue par l’ingénieur Sergueï Korolev. L’événement se répéta le 3 novembre 1957 quand Spoutnik 2 emmena dans l’espace le premier être vivant. Il s’agit de la célèbre chienne Laïka. D’autres fusées Spoutnik furent lancées dans le but d’entreprendre des recherches scientifiques coordonnées par le programme Vostok. Toujours en avance sur son homologue américain, l’Union soviétique réussit à marquer l’Histoire de l’Humanité en envoyant pour la première fois un homme dans l’espace. C’était le 12 avril 1961. Le cosmonaute Yuri Alekseïevitch Gagarine gravita complètement autour de la terre. Il devient le héros de l’Union soviétique et le symbole de la conquête spatiale.

Les Etats-Unis n’acceptant plus ce désavantage déshonorant, son gouvernement exigea de la NASA de tout mettre en œuvre pour reprendre l’initiative autour du programme Apollo. Après plusieurs difficultés et échecs, c’est le 16 juillet 1969 que la mission Apollo 11 conduira des êtres humains sur la lune. Le premier homme à fouler le pied sur la lune sera Neil Armstrong. Il prononcera la célèbre citation « C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité ».

Très tôt, la France prend conscience des enjeux planétaires et spatiaux. Elle va suivre sa destinée, et bien qu’elle sorte d’une terrible guerre, notre nation ambitionne dès le début des années 1950 de maîtriser aussi l’espace. Son inspiration émane essentiellement du patriotisme et du gaullisme. La France affiche son indépendance géostratégique et souhaite s’imposer comme l’une des plus grandes puissances aéronautiques et spatiales. Elle veut défier les deux géants de l’époque.

C’est le 15 décembre 1961, sous l’impulsion du général De Gaulle, que sera officiellement créé le Centre national d’études spatiales (CNES). Son rôle sera d’élaborer la politique et la stratégie spatiale de la France. Cette initiative contribuera grandement au prestige de la France dans le monde.

Le 21 mars 1964, en voyage en Guyane, le général De Gaulle déclara à l’opinion publique que « Nous avons à réaliser, vous sur place et la France avec vous, une grande œuvre française en Guyane, et une grande œuvre dont on s’aperçoive dans toutes les régions du monde où se trouve le département. Il faut qu’on le voie et qu’on le sache partout. Nous avons commencé et nous continuerons ». Tenant fermement ses engagements, la France lancera son premier satellite dénommé « Astérix » à partir d’une fusée Diamant le 26 novembre 1965. L’aventure spatiale française commence et elle affiche déjà un optimisme prédominant pour les années à venir.

Très vite, des voies nouvelles s’ouvrent à la France. Il s’agit d’apporter, d’une part, aux citoyens et à l’armée de nouveaux systèmes de télécommunication, d’observation et de navigation et d’autre part de servir la tradition de la recherche scientifique et de contribuer au développement de la force industrielle et d’emplois de haute technologie.

La France sait aussi qu’il existe une voie spatiale pour l’Europe. Elle impulse l’idée d’une coopération avec ses voisins. En 1973 le programme spatial européen voit le jour et sera baptisé Ariane. Dix pays européens y sont associés. Il y aura eu au total cinq missions Ariane.

La plus prometteuse de toute est Ariane 5. Elle est une réussite complète grâce à ses perfections techniques. Ariane 5 s’immortalise pour les années qui s’engagent à nous en contribuant pleinement au renforcement de la politique spatiale française et européenne.

Précisons aussi que de nombreuses nations européennes, dont la France, participent à l’élaboration du futur système de positionnement par satellites fièrement baptisé Galileo.

Galileo devrait être utilisable en 2010. Toutefois, il sera pleinement opérationnel en 2012. Notre système de positionnement par satellite est destiné à supprimer la dépendance de l’Europe vis-à-vis du système américain, le GPS (Global Positioning System).

Ariane et ses concepteurs ont énormément contribué aux développements de la télécommunication et aux enjeux commerciaux liés à l’espace. Cependant, nous n’avons pas encore répondu aux véritables exigences que l’Humanité et notre planète nous imposent. Nous avons progressivement mis dans l’ombre notre premier idéal universel pour laisser la place à des desseins purement techniques et économiques.

Sans pour autant négliger la première voie, il devient important de compléter le programme spatial français et européen en l’orientant essentiellement autour des voyages galactiques, de l’exploration de l’univers et des planètes ainsi que dans l’installation de bases scientifiques sur les planètes découvertes.

A l’heure où notre planète est confrontée à des dangers sérieux et identifiés, comme le réchauffement climatique, l’épuisement progressif des ressources naturelles ainsi que de l’explosion de la natalité mondiale, la conquête spatiale semble répondre à la survie de la Terre. Il n’est pas à exclure que les humains puissent vivre dans les prochains siècles sur d’autres planètes.

Si cela semble être pour l’heure un rêve démesuré, il n’en est pas moins irréaliste. C’est d’ailleurs le rêve et parfois l’utopie qui ont toujours fait évoluer l’Homme et l’ont poussé à accomplir ses grandes destinées. Combien de choses étaient irréalisables hier, et si simple à entreprendre aujourd’hui ? Il est donc primordial que les prochains programmes s’orientent d’avantage vers la science et l’exploration.

Pour conforter ce rêve dimensionnel, savez-vous que Virgin Galactic a été la première firme privée a avoir envoyé un astronef habité dans l’espace ? Virgin vient récemment de dévoiler les premiers clichés de son spatioport. Celui-ci est en cours de construction au Nouveau Mexique et déjà plusieurs milliardaires américains ont réservé leur billet pour parcourir l’univers.

La France a donc tout son rôle à jouer dans cette grande étape de mutation planétaire. Pour cela elle doit saisir toutes les opportunités et réaffirmer son universalisme intellectuel, son potentiel technique et humain pour répondre à cet appel crucial que nous lance l’Humanité. Le destin nous impose un défi hors du commun, nous devons le saisir pour la plus grande gloire de la France et du genre humain.